Retoucher les photos de plongée - "En trois clics"
Bien que très simple, cette retouche "en 3 clics" permet souvent d'obtenir de très bons résultats, même sur des clichés franchement médiocres. Regardez les trois clichés ci-dessous : bleuâtres, ternes, peu contrastés, ils n'attirent pas vraiment les compliments. En passant la souris sur chacune de ces photos, vous verrez ce que l'on peut obtenir "en 3 clics" ou moins. Cela vaut la peine, non ?
Les défauts que l'on pourra corriger ainsi sont de trois types, fréquemment rencontrés :
Dans cette page, je me cantonne volontairement à des procédés très simples, utilisant uniquement les automatismes du logiciel et parfois le réglage manuel de la luminosité. Les processus plus complexes sont décrits dans une autre page.
Ces méthodes peuvent être appliquées à un fichier RAW ou à un fichier JPEG, mais nous verrons que la correction est souvent plus efficace sur un fichier RAW.
RAW ? JPEG ? Quest-ce que c'est que ce charabia ? Il faut apprendre le chinois pour pouvoir retoucher ses photos ?
Non, et d'ailleurs, je te l'ai déja expliqué. Ce sont deux façons d'enregistrer les images dans l'appareil photo. Les fichiers RAW prennent environ
5 fois plus de place sur la carte mémoire et ils ne sont pas compatibles d'une marque d'appareil à l'autre, mais ils contiennent beaucoup plus de détails
que les fichiers JPEG. Quand on retouche à partir d'un fichier RAW, le résultat est toujours meilleur ; certaines photos sont impossibles à corriger en
JPEG alors qu'en RAW elles sont largement améliorables. Si tu vas dans la partie "Photographier" et que tu regardes la page "Prise de vue", j'explique
tout cela en détail.
Les exemples ci-dessous illustrent les possibilités de cette technique, appliquée à des photos ternes, sous-exposées ou sur-exposées. Un dernier exemple montre qu'elle ne fonctionne pas dans tous les cas, en particulier lorsque la photo présente une forte dominante de couleur.
Un défaut d'exposition est probablement la chose la plus facile à retoucher, sous réserve qu'il ne soit pas excessif : en général, 1 à 2 clics suffisent pour obtenir une photo acceptable. Attention, je ne veux pas forcément dire une très belle photo, mais simplement une photo dont l'exposition et le contraste seront globalement corrects. Bien entendu, le résultat est meilleur quand le défaut initial est modéré, c'est ce que montrent les deux exemples ci-après. Des méthodes plus complètes permettent de faire beaucoup mieux, nous les verrons dans d'autres pages.
Ce premier est une photo de murène géante (gymnothorax javanicus), modérément surexposée. A partir des fichiers RAW et JPEG, on peut récupérer une image acceptable en 1 seul clic. C'est ce que montre la vidéo ci-dessous.
Je rassemble ci-dessous la photo de départ et les deux photos retouchées.
En fait, cette photo pourrait être améliorée par un recadrage qui ferait disparaître cette zone. J'utiliserai cet exemple dans la page dédiée au recadrage
Pour cette démonstration, j'ai choisi une photo de poisson-lion (pterois miles) prise en Mer Rouge. Elle est très surexposée, mais vous allez voir qu'il est possible de d'améliorer la photo RAW. La vidéo ci-dessous montre le processus de retouche, appliqué tout d'abord à la photo RAW puis à la photo JPEG.
Sur cette photo, le résultat de la retouche automatique ne me satisfait pas, je complète donc la retouche en agissant un peu plus sur la luminosité. Le processus est terminé en 2 clics pour la photo RAW, en 3 clics pour la photo JPEG.
Encore une fois, les résultats sont rassemblés ci-dessous.
Cet exemple met bien en évidence la supériorité du RAW sur le JPEG. Je rappelle qu'en JPEG, chacune des couleurs est codée sur 8 bits (256 niveaux). En RAW, le codage est le plus souvent sur 12 bits, soit 4096 niveaux (16 fois plus !). Dans la zone "blanche" du fichier JPEG, le RAW a enregistré 16 nuances différentes que j'ai pu faire ressortir grâce à cette manipulation très simple.
La retouche automatique d'une photo surexposée donne souvent de bons résultats, il serait dommage de s'en priver.
Le résultat est meilleur à partir d'une photo RAW, surtout si la photo est très surexposée et comporte de larges zones blanches.
Pas de surprise, les procédés que je vais appliquer sont en tous points semblables à ceux que j'ai appliqués à une photo surexposée. Je propose là aussi deux exemples : un premier qui "marche bien" en RAW et en JPEG, et un second qui "marche" beaucoup mieux en RAW.
Cette photo d'un poisson-lion (pterois miles) a été prise en plongée de nuit. Un mauvais réglage du flash fait qu'elle est sensiblement sous-exposée. Je vais d'abord appliquer le réglage automatique de l'exposition, puis améliorer un peu le résultat manuellement. Le fichier RAW et le fichier JPEG permettent tous deux de retrouver un cliché correct.
Comme précédemment, je montre ci-dessous la photo de départ et les deux photos retouchées.
Malgré la petite réserve sur la tonalité du fichier JPEG, les deux résultats obtenus sont plutôt satisfaisants.
Trop génial ! Je pensais vraiment que c'était une photo ratée, et moi je l'aurais effacée ! Ça veut dire que, finalement, le réglage
de l'éclairage n'a pas trop d'importance et que l'on peut tout récupérer avec son logiciel ?
Hélas, non. Je te l'ai déja dit, un défaut d'éclairage modéré, ce n'est pas un problème, mais un défaut prononcé, une photo beaucoup
trop sombre ou beaucoup trop claire, c'est une autre histoire ! Le résultat ne sera jamais parfait.
Une bonne photo bien éclairée sera toujours meilleure qu'une photo mal éclairée, même si l'on passe des heures à la retoucher.
Après tout, c'est normal, non ?
Mon deuxième exemple est la photo d'un poisson crocodile à tête large (eurycephalus arenicola), prise dans la péninsule de Musandam, au nord du Sultanat d'Oman. Le flash était très mal orienté et a éclairé à côté du poisson : on aperçoit le bord de la zone illuminée à gauche de la photo.
Comme précédemment, la retouche automatique est complétée par un réglage manuel de la luminosité, surtout dans le cas JPEG.
Encore une fois, les résultats sont rassemblés ci-dessous.
Encore un exemple de la supériorité du RAW sur le JPEG. Bien sûr, cette photo aurait dû être supprimée : le sujet est statique et dans ce cas il vaut mieux prendre une autre photo. En fait, je ne l'ai conservée qu'à titre d'exemple, pour illustrer un cas extrême.
Enfin, il faudrait faire disparaître le halo du flash qui attire l'oeil vers la gauche, soit en recadrant la photo, soit en le gommant. Je décris ces deux techniques dans d'autres pages.
La retouche automatique d'une photo sous-exposée peut donner de bons résultats, il serait dommage de s'en priver.
Le résultat est meilleur à partir d'une photo RAW, une photo JPEG aura tendance à devenir grisâtre.
La retouche automatique est proposée par tous les logiciels de traitement d'images. Suivant les logiciels, et suivant l'image de départ, elle peut être très eficace mais le résultat n'est pas garanti : il faut essayer !
D'après mon expérience, ce type de retouche est très efficace pour corriger des défauts d'exposition ou un manque de contraste, même très prononcés. Par contre, elle ne corrigera pas très bien une dominante bleue prononcée. Pour cela il sera préférable de modifier la balance des blancs. Nous verrons cela sur une autre page.
Comme toujours, cette retouche fonctionne beaucoup mieux avec les fichiers RAW. Je vous propose de retoucher automatiquement la même photo, en partant du fichier RAW ou du fichier JPEG. Commençons par le RAW.
La photo ci-contre montre un poisson perroquet bleu (scarus coeruleus), photographié en Floride (Key Largo). Elle est nette, mais elle présente une légère dominante bleue et manque singulièrement de contraste. Passez la souris sur la photo pour voir ce que l'on peut obtenir en 2 clics. La vidéo montre comment j'obtiens ce résultat en 2 clics :
C'est terminé, et vous conviendrez que le résultat n'a vraiment rien à voir avec la photo de départ !
C'est encore plus rapide avec la photo JPEG puisqu'un seul clic suffit, grâce à l'outil "Réglages / Retouche optimisée automatique" de Photoshop Elements.
Ci dessous, je montre la photo de départ et les deux photos retouchées ; l'amélioration apportée est flagrante. On voit très clairement qu'en partant de la photo JPEG, le résultat est moins bon qu'en partant de la photo RAW.
Photo de départ | Retouche à partir du JPEG | Retouche à partir du RAW |
Pour être complet, signalons qu'on peut améliorer le résultat obtenu à partir de la photo JPEG en appliquant une deuxième fois l'outil "Réglages / Retouche optimisée automatique". On n'atteint toutefois pas la qualité obtenue avec la photo RAW.
La retouche automatique d'une photo qui manque de contraste donne de bons résultats si les couleurs sont présentes.
Un cliché terne va devenir beaucoup plus vivant après un seul clic. Il est préférable de partir d'un fichier RAW.
C'est sans aucun doute LE défaut principal des photos de plongée : une dominante bleue qui est due à manque d'éclairage.
Ce défaut peut-être dû au non-déclenchement, à un mauvais réglage ou à une mauvaise orientation du flash. Une autre cause très fréquente est l'utilisation du flash pour photographier un sujet trop éloigné. Rappelez vous ce que je disais dans la page consacrée à l'éclairage : à plus de 6 mètres, le flash ne sert pratiquement plus à rien.
Malheureusement, ce défaut si courant est parfois difficile à corriger, pour une raison évidente : si l'appareil photo a vu et enregistré des couleurs, on pourra probablement les "réveiller" un peu. S'il n'en a pas vu, aucun logiciel de retouche ne pourra les inventer. Rappelez-vous : passés 30 mètres, il ne reste que du vert et du bleu, il est inutile de chercher à récupérer du rouge : il n'y en a pas.
La retouche en trois clics n'est pas, et de loin, la technique la plus efficace pour corriger une dominante de couleur. Elle peut néanmoins s'avérer efficace sur des images où cette dominante n'est pas trop marquée. Je vais donc montrer deux exemples, que je vais traiter en RAW et en JPEG.
Le premier exemple est une photo de dauphin à long bec (stenella longirostris) prise à faible profondeur sur un fond de sable blanc, un jour de fort soleil. La photo a été prise sans flash, avec une sensibilité ISO 400.
La photo de départ et les deux photos retouchées sont visibles ci-dessous.
Le second exemple montre le mat du Duane, une épave qui se trouve au large de Key Largo, en Floride. Elle est prise à 30 mètres de profondeur environ, sans flash puisqu'à cette distance il ne servirait à rien.
Eh bien dis donc, c'est plutôt raté ! Ça ne marche pas du tout ! Et puis alors, tes photos en RAW, tu repasseras, c'est mieux
en JPEG cette fois ci !
Oui, je t'avais prévenu, la retouche automatique ne marche pas bien pour une photo trop bleue. Mais, heureusement, il y a d'autres méthodes
qui marchent très bien. Et tu verras, ce n'est pas beaucoup plus difficile.
En fait, l'échec de la retouche de ces photos bleues est normal en mode automatique. Comme je le disais au début de cette section, s'il n'y a que du bleu, le meilleur logiciel ne pourra pas inventer des couleurs, il n'y aura toujours que du bleu !
Pourquoi le résultat est-il si désatreux en RAW et acceptable en JPEG ? Rappelez-vous que le RAW enregistre beaucoup mieux les faibles intensités de couleur ou de lumière.
Dans le cas des dauphins, il y a un peu de rouge au niveau du sujet, mais au niveau du sable il n'y en a presque plus pour le RAW et plus du tout pour le JPEG. Avec le JPEG, le logiciel corrige donc la couleur des dauphins et ne tient pas compte du sable, alors qu'avec le RAW il essaie aussi de corriger la couleur du sable.
C'est la même chose pour le mât de l'épave : le fichier JPEG n'a pas de rouge du tout, il ne fait donc qu'équilibrer les bleus et les verts. Par contre, dans le cas du RAW, il y a un peu d'orange ou de jaune dans le coin en haut à gauche qui regarde la surface. Le logiciel essaie donc de corriger cette zone, d'où le résultat absurde obtenu.
Retenons de ces exemples que la correction d'une dominante de couleur par les procédés de retouche automatique est très aléatoire
et qu'elle ne fonctionne que lorsque la dominante est légère.
Pour corriger une dominante bleue (ou autre), il y a plusieurs
outils bien mieux adaptés que je décris dans la page consacrée à la correction d'une dominante de couleur.
Les photos et les textes de ce site sont la propriété de Dominique Garçonnat, créateur du site www.photoplonge.com
Leur reproduction et leur utilisation sont autorisées à des fins non commerciales, sous réserve de l'accord de l'auteur.
Les opinions et avis exprimés sur les différents matériels n'engagent que l'auteur.