Classer et archiver ses photos

Pourquoi renommer ses photos

Des photos et des noms en vrac DSC5036, P123752, IMG_3397, voilà les noms que portent nos images lorsqu'elles sortent de l'appareil photo. Difficile dans ces conditions de retrouver un cliché, sauf en affichant des miniatures. Et quand on ne sait pas dans quel dossier chercher, cela peut rapidement devenir un véritable casse-tête.

On n'est pas dans le cas des photos de soirée entre amis que l'on prend "à la volée", qui nous amusent un instant et que l'on oublie après quelques jours. Je suppose que si vous avez investi dans un matériel coûteux pour prendre des photos sous l'eau et si vous vous préoccupez de leur retouche, c'est bien pour pouvoir les conserver !

Pour ce point là, il n'y a pas de règle, je vais vous expliquer comment je procède, et pourquoi je fais comme cela. Ensuite, libre à vous de faire tout autrement. A la différence des deux autres sections de mon site, cela n'aura aucune influence sur la qualité de vos images.

Quel nom choisir ?

Le sujet principal

C'est évident, le nom doit indiquer ce que représente la photo. Donc, suivant son contenu, je la renomme en donnant un maximum de détails, sans pour autant générer un nom trop long.

Comme très souvent je prends plusieurs clichés du même sujet, je les distingue en faisant précéder le nom d'un nombre à 2 ou 3 chifres qui permet d'ordonner les photos et d'éviter que deux clichés ne portent le même nom. Les trois photos ci-dessous illustrent cette façon de faire.

Murène verte Dominique sortant de l'épave du marcus Antennaire de Commerson
murene-verte.jpg dominique-sortant-du-marcus.jpg antennaire-de-commerson.jpg

Et le nom latin ?

Photos de deux poisson homonymes Je recherche généralement le nom latin des espèces que je photographie. Ce n'est ni par pédantisme, ni pour faire étalage de mes (modestes) connaissances, mais pour des raisons pratiques :

Bien entendu, cette habitude m'a valu quelques sourires ou remarques faussement admiratives au sein de mon club, mais j'ai décidé de m'y tenir.

Mais accoler les noms latins et français n'est pas idéal, car les noms des trois photos ci-dessus deviendraient alors :

Cette application brutale conduit à des noms de fichiers qui sont souvent trop longs et malcommodes. Dans la page suivante "Ordonner ses photos", j'explique comment remédier à cela en n'utilisant que le nom français pour le fichier et en plaçant le nom latin dans les métadonnées.

Où trouver le nom des sujets ?

Pour pouvoir donner un nom à ses photos, il faut bien évidemment être capable de reconnaître les espèces que l'on a photographié mais, à moins d'être une encyclopédie vivante, il est rare que l'on puisse identifier immédiatement et à coup sûr tout ce que l'on voit. Heureusement, de nombreuses aides sont à notre disposition. Je vais en lister quelques unes, en commençant par les plus simples et les plus rapides pour aller vers les plus complets et efficaces.

Les plaquettes immergeables

image de plaquettes immergeables Les plaquettes immergeables rassemblent des images des espèces les plus communes d'une région. Pour une dizaine d'euros, elles permettent d'identifier quelques centaines d'espèces. Il en existe de nombreuses variantes, plus ou moins complètes, adaptées à toutes les mers du globe. Un petit défaut, elles présentent des dessins en couleurs et non pas des photos.
Elles sont idéales pour commencer car peu chères, résistantes et raisonnablement complètes même si les poissons constituent l'essentiel des espèces représentées.
Attention : sur des sites de vente en ligne, on trouve parfois sous ce nom des plaquettes en simple carton plastifié qui ne résistent pas à l'immersion. Il faut leur préférer celles imprimées sur plastique rigide.

Les moniteurs locaux

Les moniteurs et encadrants qui sont attachés à une structure ou un club local connaissent souvent très bien les espèces qui sont présentes dans leur région. Il ne faut donc pas hésiter à les interroger pour vous aider si vous avez des difficultés pour identifier une espèce donnée.
Mais ayez pitié d'eux : évitez de leur infliger le défilé de dizaines de photos à identifier au retour de chaque plongée !

Les livres spécialisés

Quelques livres spécialisés Les livres spécialisés sont une aide précieuse. Il en existe de toutes sortes, pour tous les budgets, allant du simple volume broché à quinze euros jusqu'à de très gros livres qui peuvent dépasser la centaine d'euros. Ils sont généralement dédiés à une zone géographique bien précise, et parfois à une classe d'animaux donnée. En plus de proposer des photos, ils décrivent généralement l'habitat et le comportement des espèces représentées. Si vous plongez souvent dans les mêmes mers, cela peut être un investissement très utile.
Ils ont les défauts de leurs qualités : s'ils sont très complets, il peut s'avérer fastidieux de tourner les pages jusqu'à reconnaître l'animal que l'on cherche. Il est donc préférable d'avoir au préalable une petite idée de la famille à laquelle il appartient.
Souvent, de tels livres sont à la disposition des plongeurs dans les clubs ou sur les bateaux. Prenez en soin, ils n'aiment pas l'eau !

Une multitude de sites web

Page d'accueil de 'Sous les Mers' De nombreux sites web permettent une recherche rapide et efficace. Il est naturellement hors de question que je les liste tous, il y en a des dizaines, voire des centaines de milliers. Je vais simplement en lister quelques uns, en commençant par mon préféré :
"Sous les Mers" , l'excellent site de François Cornu permet une recherche par photos sur de très nombreuses espèces provenant de toutes les mers du globe. Notez que ce site peut être enrichi par les utilisateurs, ce que j'ai fait à plusieurs reprises.
"Coralpedia" est un site en anglais consacré aux coraux et aux éponges de la zone Caraïbe.
"Actinaria" , en anglais lui aussi présente des anémones de mer du monde entier.

Doris , site créé par Vincent Maran, est devenu le site de la biologie à la FFESSM et mérite une mention spéciale. Animé par des passionnés et recevant la contribution de biologistes confirmés, c'est probablement celui qui vous donnera les informations les plus complètes sur les espèces. Lorsque l'on est vraiment coincé, on peut envoyer une photo sur le forum du site et l'espèce est toujours rapidement identifiée par les participants.

Naturellement, au fil des plongées, des photos et des identifications, les choses deviendront de plus en plus faciles et vous apprendrez petit à petit à reconnaître vous mêmes vos rencontres.

De la photographie à la biologie

Tout naturellement, la recherche des noms de vos photos vous amènera à en connaître plus sur de nombreuses espèces sous-marines. Quelquefois, vous serez surpris par un spectacle incongru que vous photographierez :

Murène de Java dépigmentée sur la face Murène avec un petit labre nettoyeur dans la bouche Deux risbécie coquettes se déplacent ensemble Bernard l'ermite à la coquille couverte d'anémones
Cette murène géante est atteinte de dépigmentation sur la tête (merci Doris !) Une murène géante se fait nettoyer la bouche par un petit labre bleu Deux risbécies coquettes (nudibranches) se promènent l'une derrière l'autre Ce bernard-l'ermite porte six anémones de mer sur sa coquille

La plupart des clubs de plongée proposent des cours de biologie sous-marine qui permettent rapidement de savoir reconnaître à quel grand groupe appartient une espèce et comment elle vit : alimentation, type d'habitat, profondeur, mécanismes de défense, etc...). Rapidement, votre attention sera attirée par beaucoup de choses dont vous ne soupçonniez pas l'existence, et vos plongées deviendront plus intéressantes.

smiley fanatique

Ouh là là ! La biologie sous-marine ! Comment ça doit prendre la tête tout ça ! Je veux plonger, voir des poissons, ramener des photos pour épater mes copains, pas retourner à l'école !

Tu as raison, plonger, prendre du plaisir sous l'eau, en rapporter des souvenirs et les faire partager à tes amis, c'est l'essentiel. La plongée est et doit rester un plaisir. Mais ne crois tu pas que savoir ce que tu photographies est important ? Si tu montres à tes amis une belle photo d'un animal aquatique, je suis sûr que leur première question sera "Qu'est-ce que c'est ?".
La biologie sous-marine t'aidera tout d'abord à savoir ce que tu rencontres sous l'eau et comment cela vit. Une fois que tu sauras cela, tu verras que tu découvriras plein de nouvelles choses au cours de tes futures plongées.

Bien sûr, il ne s'agit pas de retourner à l'école ni de devenir des agrégés de biologie. Les cours proposés par les clubs comportent quelques présentations théoriques, mais aussi des plongées d'exploration à thème où l'on peut mettre en pratique ses connaissances. Et la présentation est souvent plus ludique que scolaire : les cours de biologie de mon club (club de plongée Tamaya, au Raincy - 93) ont très souvent été l'occasion de fous rires mémorables !

Le plongeur ou le photographe débutant s'intéresse surtout aux poissons, et de préférence aux gros, à ceux "qui mordent ou qui piquent". Observez ce que vous montre un bînome "standard" : requins, raies, murènes, rascasses, mérous et barracudas retiennent son attention, ainsi peut-être que les anémones et les poissons-clowns (Nemo oblige !). Il vous montrera rarement une ascidie, un planaire, un nudibranche ou une colonie de clavelines ! Et pourtant !

Polycarpe aux siphons tachés de blanc Ver plat à points dorés Chromodoris de mer rouge Colonies de clavelines
Le polycarpe aux siphons piqués de blanc est une belle ascidie solitaire. J'ai renconté celle-ci aux Seychelles. L'espèce n'est pas rare, mais il est rare de la voir si bien placée. Le ver plat à point dorés, photographié en mer Rouge, est un petit animal de quelques centimètres. C'est pourtant un prédateur qui se nourrit de toutes sortes d'invertébrés, avec une préférence pour les ascidies. Le chromodoris de mer Rouge est un nudibranche qui peut atteindre 5cm de longueur. Sa morphologie le fait ressembler à un grand ver plat, mais ses branchies lèvent toute ambiguïté. Les clavelines, rencontrées à Port Cros, sont des tuniciers qui vivent en colonies pouvant compter quelques centaines d'individus Leur corps translucide permet de distinguer tous les organes.

De tels animaux sont parfois beaucoup plus rares que les poissons que j'ai cité un peu plus haut. Et ils ont un avantage inestimable pour le photographe débutant : ils ne bougent pas, ou alors très lentement. Il est donc très facile de les photographier et même de multiplier les prises pour parfaire ses réglages. Et souvent, ils donnent des photos magnifiques !

Mais bien entendu, la rencontre de grands animaux reste et restera toujours un moment magique. Il faut simplement garder à l'esprit qu'il n'y a pas que ça et qu'il y a une beaucoup plus grande variété chez les petits. Une plongée sans "gros" n'est pas une plongée ratée !

Les photos et les textes de ce site sont la propriété de Dominique Garçonnat, créateur du site www.photoplonge.com
Leur reproduction et leur utilisation sont autorisées à des fins non commerciales, sous réserve de l'accord de l'auteur.
Les opinions et avis exprimés sur les différents matériels n'engagent que l'auteur.